lundi 2 décembre 2013

J'ai toujours rêvé d'être un gangster

Le film en bref

Nom du réalisateur : Samuel Benchetrit
Production: Olivier Delbosc, Marc Missionnier
Année de sortie : 2007
Scénariste(s) : Samuel Bencherit
Récompenses : prix du meilleur scénario au Sundance Festival, prix spécial du jury au Festival du film grolandais de Quend1
Réception publique et critique : Le film a été reçu différemment part le public. Pendant que certains magazines comme Positif en France donnait une mauvaise critique au film, car Bencherit, selon le magazine français, a essayé de faire un film en hommage à ses idôles du cinéma italien, mais n'arrive pas à leur génialité. En Suisse, par contre, le Neue Zücher Zeitung félicitait Benchetrit d'avoir su capter une mélancolie digne d'un film de Kaurismäki.


Choix de deux séquences

Première séquence
Le film est composé de quatre histoires indépendantes qui se déroulent plus ou moins autour d’un restaurant au bord d’une route nationale. La séquence choisi fait partie de la deuxième histoire et montre deux ravisseurs qui téléphonent au père d’une jeune fille pour lui demander une rançon. J’ai choisi cette séquence en particulier, car les kidnappeurs ne sont pas tout à fait conformes à l'idée que l’on se fait des criminels.


Deuxième séquence
Cette séquence se situe en plein dans l’histoire un peu bizarre et indéfinissable des ravisseurs et de leur victime. On voit ici un côté inattendu des protagonistes et le début d’une relation basée sur la gentillesse et la compréhension.



Résumé et importance des séquences

Première séquence

Une adolescente nommée Malaurie essaye de se suicider, mais la tentative échoue. Au même moment apparaissent deux ravisseurs, Polo et Leon, un peu maladroits qui, en voulant pénétrer par la fenêtre dans la chambre de la jeune fille, l’assomment avec la vitre. À la suite de cela, ils l’emportent dans leur voiture et après avoir roulé un moment s’arrêtent sur le bas-côté de la route pour téléphoner au père de Malaurie et exiger une rançon de lui. Dans la cabine téléphonique on assiste à des échanges verbaux plus ou moins amusants entre les deux hommes. On comprend vite qu’ils sont très gauches, mais néanmoins en possessions de leurs moyens.

Après l’appel téléphonique, ils se rendent comptent que Malaurie a disparu. Celle-ci se trouve cent mètres plus loin, couchée au milieu de la route, en attendant de se faire écraser par une voiture. Elle est ramenée dans la voiture et se calme peu à peu.



Leon et Polo ne sont pas des ravisseurs professionnels, ce que l’on remarque très vite et qui est essentiel pour le film. Ils ont planifié le tout, mais sans trop savoir où cela les mènera.




Deuxième séquence
Arrivés à l’appartement des ravisseurs, Malaurie est menée dans une pièce qui a spécialement été préparée pour elle avec plein de jouets, un lit, une table et dans la cuisine, les courses ont été faites même s' il ne s’agit que de 5 boîtes de cornflakes de la même marque (Léon et Polo vont de disputer pour cela). Les deux oublient la jeune fille dans la chambre et quand ils reviennent enfin, celle-ci se tient au bord de la fenêtre et veut sauter dans le vide. Léon l’en empêche, raison pour laquelle elle crie et pleure en disant qu’elle veut mourir. Les deux hommes se mettent à s’intéresser à elle et lui posent plein de questions afin de connaître les motifs de sa tentatives de suicides. Malaurie se sent prise au sérieux pour la première fois. Cela va l’inciter à se confier à ses ravisseurs qui à leur tour vont aussi se confier à elle. Quand elle leur dit que son père ne va jamais payer de rançon pour elle, ils ne la croient pas vraiment. Mais le fait est que son père ne payera jamais.

 Les ravisseurs qui en fait n’en sont pas, ou aimeraient l'être, vont montrer leurs véritables caractères. Le fait que les ravisseurs soient maladroit et leur victime suicidaire renverse paradoxalement la situation: victime et bourreaux se rapprochent. Elle ne se sent pas prisonnière et eux n’ont pas l’impression de la maltraiter.






Explications/ interprétations/ recherches du film dans sa totalité


Explication/… I

Le prélude de ce film de gangster français rappelle fortement les films hollywoodiens. Mais l'escroc qui veut braquer un restaurant d'autoroute est déjà en difficulté avant d'entrer dans les lieux, car il ne supporte pas son masque et enferme la clé de la voiture dans celle-ci. Pour couronner le tout il n'a pas d'arme. La serveuse, qui elle aussi, a déjà fait une tentative de braquage, mais sans succès, aura pitié de lui.

On s’imagine des gangsters comme des gens sans foi ni loi, comme «des durs ». Et on rencontre ces gangsters-là qui, en fait, sont les fruits du hasard. Le spectateur remarque que ces apprentis-gangsters n'ont pas vraiment le choix et sont contraints à commettre des actions criminelles, mais en même temps on n'apprend pas les motifs de leurs crimes ce qui enlève du sérieux à l'histoire. Même si le réalisateur ne montre pas explicitement les raisons de l'enlèvement, du braquage et du vol, le spectateur comprend très vite que c'est une histoire d'argent: les gangsters sont juste des pauvres et maladroits en plus.




Explication/… II

Le film adopte de temps à autre une mélancolie qui fait penser aux films de Quentin Tarantino. Films dans lesquels la musique joue un rôle très important. Les personnages ne sortent pas de scénarios écrit dans des maisons de production de Hollywood, il ne faut s'attendre à voir un héros qui sauve le monde ou gangster qui meurt à la fin. Les gangsters de "J'ai toujours rêvé d'être un gangster " proviennent eux d'un univers complètement différent , à savoir de la vie réelle . Dans le cas des personnes âgées, montrées dans le film, ce sont des chômeurs et pleunichards à qui leur existence antérieure n'apporte aucune pension. Ainsi , la comédie peut aussi être interprété comme une critique de la politique sociale en France. Ce sont juste de simples personnes avec des difficultés et des envies. Leurs actions ou motifs ne sont pas inspirés par la haine ou la vengeance. Ils admettent qu'ils ne sont pas des gangster et qu'ils ne veulent faire de mal à personne. Ils veulent juste se sortir du pétrin, avoir une meilleure vie et utilisent pour cela le moyen le plus rapide (braquage, kidnapping, vols). Ces "gangsters" imaginent un statagème, le réalisent un bout, mais décident vite d'abandonner leurs plans  diaboliques.  Ils sont incapables d'être vraiment violents ou adroit dans l'art criminel.
 

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