mercredi 30 octobre 2013


Le grand cahier, Agota Kristof, Edition Du Seuil, 1986
Résumés et explications de texte par Luca Vincenzi (version révisée)

Grand-Mère vent sa vigne
Ce chapitre est important parce qu’il montre l'esprit d’initiative des jumeaux.

L’armée veut construire un bâtiment pour les gardes-frontière sur le terrain où se trouve la vigne de la grand-mère. Un officier passe pour l'acheter, mais grand-mère ne veut pas la vendre. Pour finir c’est les petit fils qui vendent la vigne en échange de l’électricité et de l’eau courante, d'une salle de bain et d'un poste de radio.

La maladie de Grand-Mère
Ce chapitre est important parce que la Grand-Mère est entre les mains des jumeaux.

Un matin la Grand-Mère a une attaque d’apoplexie. Elle est paralysée. Les petit fils doivent la nourrir et la laver, ils achètent des culottes de bébé pour qu’elle ne fasse pas dans son lit.

Le trésor de Grand-Mère
Ce chapitre est important parce qu’il montre un côté aimable de la Grand-Mère.

 Une semaine plus tard, elle peut de nouveau bouger. La Grand-Mère leur dit que son trésor se trouve dans la tombe du Grand-Père, mais ils le savent depuis longtemps. Puis la Grand-Mère leur dit qu’elle veut qu’ils lui donnent un poison la prochaine fois qu’elle a une attaque.

Notre Père
Ce chapitre est important par ce qu’il introduit dans le récit le père des jumeaux.

Un jour le père des jumeaux arrive. Il veut retrouver sa femme. Ils lui disent qu’elle est enterrée dans le jardin. Il veut la voir, et creuse un trou. Il voit le squelette de sa femme avec un petit squelette sur sa poitrine. Les jumeaux expliquent que le petit squelette est leur petite sœur. Ils apportent les squelettes dans le galetas et referment le trou. Après des mois, quand les squelettes sont secs et nettoyés ils les reconstruisent avec du fil en fer et les suspendent à une poutre du galetas.

Notre Père revient
Ce chapitre est important parce qu’il rend possible la fin du récit.

Plusieurs années plus tard – la Grand-Mère est morte entre-temps – le père revient. Il sort de prison et veut traverser la frontière. Il veut l’aide des jumeaux, et ils la lui accordent. Ils lui expliquent comment il faut faire. Il y a deux barrières de fils barbelés. Entre les deux il y a des mines. On peut passer les barrières avec deux planches, l’une pour grimper et l’autre pour passer au-dessus des barbelés.

La séparation
Ce chapitre est important parce qu’il marque le moment de la séparation entre les jumeaux.

Le matin du départ, pendant que le père dort, les jumeaux préparent quatre planches et en cache deux près de la frontière. Quand le père est réveillé, ils fouillent les poches du père et brûlent tout ce qu’ils y trouvent. Après le petit déjeuner ils vont près de la frontière. Le père passe la première barrière, mais marche sur une mine avant la deuxième barrière. Les jumeaux vont chercher les deux autres planches et un des deux passe la frontière. L’autre retourne dans la maison de Grand-Mère.      


2 Explications de texte

1)   « Nous allons chercher de la paille chez un paysan, nous achetons une culotte en caoutchouc pour bébé et des langes. Nous déshabillons Grand-Mère, nous la lavons dans notre baignoire, nous lui faisons un lit propre. Elle est tellement maigre que la culotte de bébé lui va très bien. Nous changeons ses langes plusieurs fois par jour. » (p.155-156)

La Grand-Mère est paralysée, Klaus et Lucas s’occupent d’elle.
Le lecteur, en lisant que la Grand-Mère est paralysée, ressent une satisfaction. Par contre, le fait que les jumeaux prennent soin de leur Grand-Mère semble incompréhensible. La maladie donne aux jumeaux la possibilité de se venger de touts les malheurs qu’elle leur a apportés, mais ils ne le font pas. À cause du style d’écriture simple, froid et distant, les jumeaux semblent être détachés de tout se qui se passe autour d’eux. Ce qui fait émerger une atmosphère contradictoire. D’un côté le lecteur espère que les jumeaux se vengent, ce qui n’a pas lieu. Au contraire, ils prennent bien soin de la Grand-Mère, mais avec une telle indifférence que le lecteur reste avec un sentiment d’angoisse.

2)   « Prenant le sac de toile, marchant dans les traces de pas, puis sur le corps inerte de notre Père, l’un de nous s’en va dans l’autre pays. Celui qui reste retourne dans la maison de Grand-Mère. » (p.168)

Ce passage marque la fin du livre. Tout le livre est écrit dans une double focalisation interne. J’aimerais bien appeler ce phénomène "focalisation bi-interne". Les jumeaux semblent avoir  un seul esprit. La fin marque un problème, car ils sont séparés, néanmoins la focalisation reste bi-interne. Qui s’en va et qui part n'a aucune importance. Par cette façon d’écrire, l'illusion est créée que les deux resteront ensemble même si physiquement séparés. Le lecteur reconnaît dans ce « nous » la connexion infrangible entre les deux frères et l’espérance d’une réunion.        
      
            

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