mercredi 27 novembre 2013

Le grand cahier, Agota Kristof, édition du Seuil, février 1986 (révisé)


L’importance de chapitre
A mon avis les chapitres montrent bien la brutalité de ce temps. Les jumeaux curieux ne peuvent pas échapper à la cruauté du quotidien et n’ont pas la possibilité adéquate à traiter les évènements vécus. Ils ne parlent pas des évènements terrifiants qui leur arrivent, ni avec la grand-mère, ni avec leur cousine. Les chapitres racontent des expériences que les jumeaux vivent, mais qu’ils ne peuvent pas juger car ils ne parlent d’elles à personne. Je pense que les chapitres reflètent la manière dont on traite les émotions difficiles à classer et les expériences terrifiantes de ce temps.


Notre cousine et son amoureux
La cousine des jumeaux part chaque jour en ville. Klaus et Lucas sont curieux de ce qu’elle fait les soirs et ils la suivent sans être reconnus. Près d’un cimetière la cousine rencontre un groupe de jeunes. Là, assis sous les arbres, ils parlent de la guerre et de leurs parents perdus en fumant et buvant du vin. Plus tard, le groupe se disperse et la cousine part avec un des garçons dans de petites ruelles. Les jumeaux suivent leur cousine et apprennent que le garçon est amoureux d’elle et qu’ils ont une relation sexuelle.
La bénédiction
Les jumeaux sont obligés de se rendre à la cure pour rapporter des livres empruntés. Le curé demande si le nouveau bain est en bon état. Klaus et Lucas racontent qu’ils peuvent se payer tous les accessoires pour le bain avec l’argent qu’ils gagnent en faisant de la musique dans les bistrots. Le curé n’est pas content qu’ils travaillent dans « un tel lieu de perdition » et les offre de l’argent de l’aveugle. Les enfants refusent l’argent car leur grand-mère et eux, ils n’ont plus besoin de son argent. Tout de même le curé insiste pour qu’ils prennent l’argent et qu’ils confessent leurs péchés. Mais ils ne veulent pas et le curé conclut en les bénissant.


La fuite
Des affiches affreuses apparaissent sur les murs de la ville. Ils montrent des soldats ennemis qui maltraitent les civils. Malgré que les gens soient terrifiés, la grand-mère considère les affiches comme des mensonges. Le jour où les soldats étrangers et les blessés arrivent en ville beaucoup de gens quittent la ville avec tous leurs biens pour aller dans un autre pays. C’est la fuite.
Le charnier
Une explosion bouleverse la nuit, un grand feu s’élève à l’emplacement du camp. Le lendemain on n’entend plus rien et les jumeaux vont au camp pour voir ce qu’il s’est passé. Ils y trouvent une porte en fer avec l’inscription « Camp de transit ». Des cadavres calcinés de plusieurs personnes se trouvent derrière la porte et terrifient les enfants. A la maison ils ne disent rien à la grand-mère. Les héros n’ont oublié rien d’intéressant au camp.


Notre mère
La mère des jumeaux vient chez la grand-mère pour chercher ses enfants et les emmener dans l’autre pays. Les enfants refusent d’accompagner la mère qui est venue avec une jeep et plusieurs soldats. Tout à coup en discutant avec les enfants et la grand-mère une explosion se produit au lieu de la discussion. La mère et son bébé, qu’elle tient dans ses bras, sont morts. A la cousine qui demande ce qui s’est passé, les jumeaux répondent qu’un obus a fait un trou dans  le jardin.


Explication du texte : Notre mère, narratologie
Extrait :
Nous posons une couverture au fond du trou, nous couchons notre mère dessus. Le bébé est toujours serré sur sa poitrine. Nous les recouvrons avec une autre couverture, puis nous comblons le trou. Quand notre cousine rentre de la ville, elle demande : « Il s’est passé quelque chose ? ». Nous disons : « Oui, un obus a fait un trou dans le jardin. »
Il y a une focalisation interne sur les jumeaux (« nous »), mais cette focalisation montre un aspect objectif. Le ton est plutôt neutre en racontant les évènements et rend l’interprétation des émotions difficile. De plus, le discours direct neutre aide peu à la compréhension de l’état d’âme des jumeaux.

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