a)
Texte
traduit en français
Albert Camus mourut en 1960 d’un accident de voiture.
Dans la serviette qu’il avait prise avec lui, on trouva le manuscrit du
roman « Le premier homme » auquel il était en train de travailler.
L’œuvre inachevée parut en 1994. « Je parlerai de ceux que j’aimais »,
avait écrit Albert Camus dans ses notes. L’ébauche contient de forts traits
autobiographiques. Ceux-ci auraient sûrement disparu dans une version
définitive, si Camus l’avait publiée lui-même.
Quand Jaques Cormery, le personnage principal du
roman, retourne en Algérie à 40 ans, il constate qu’il est né dans un pays sans
racines et sans souvenirs et il se sentait jeté dans ce pays comme le premier
habitant ou le premier conquérant. Les recherches de ses ancêtres et de son
identité restèrent vaines.
Jaques naquit dans un lieu isolé dans l’est de Algérie.
Peu après sa naissance, la Première Guerre mondiale éclata et son père, un
colon français, fut incorporé dans l’armée. Il ne devait plus jamais revoir sa
famille. Jaques déménagea avec sa mère chez sa grand-mère à Belcourt, le quartier pauvre d’Alger. À Belcourt habitaient
et travaillaient des Français, des Arabes, des Espagnols, des Italiens et
beaucoup d’autres. Là-bas, avec ces personnes qui manquaient de tout, Jaques
passa une enfance heureuse. Bien que sa mère ne sût ni lire ni écrire, Jaques
put, comme l’auteur lui-même, grâce à l’aide et à l’encouragement de son
professeur de l’école primaire, fréquenter
des établissements du second degré.
b)
Explications
de difficultés de grammaire
-
Passé
simple :
Il s’agit d’un récit en troisième personne et non pas
d’un discours, c’est pour cette raison que le passé simple est l’option (plutôt
que le passé composé) à choisir au moment de traduire.
-
Prépositions :
Il faut faire attention en traduisant les
prépositions. Elles ne sont pas toujours traduisibles littéralement de
l’allemand. La préposition qui accompagne un verbe ou une expression est
souvent propre à la langue et doit être apprise par cœur avec le verbe.
Exemples concrets tirés de cette traduction : mourir de (sterben bei),
travailler à quelque chose (an etwas arbeiten), recherches de (Suche nach ; mais rechercher
qqch), manquer de (an etwas fehlen).
-
Subjonctif
après « bien que » :
Après les conjonctions « bien que » et
« malgré que » c’est le subjonctif qui doit suivre. Par contre après
« même si » il faut choisir l’indicatif. On traduit donc dans ce cas
« bien que sa mère ne sût… » (subjonctif imparfait).
-
Différence
entre « savoir » et « pouvoir » :
On sait faire quelque chose parce qu’on l’a appris,
mais on peut faire quelque chose parce que la situation le permet. « Je ne
sais pas nager » veut dire que je ne l’ai jamais appris, mais « je ne
peux pas nager » veut dire, par exemple, que je me suis cassé le bras et
que pour cette raison ma situation m’empêche d’aller nager. Lire et écrire sont
des aptitudes apprises, c’est pourquoi il faut choisir le verbe
« savoir », par contre il faut choisir le verbe « pouvoir »
dans la proposition qui suit, parce que c’est la situation qui le lui permet
(cela n’a rien à voir avec quelque chose d’appris).
c)
Quelques
lignes sur Camus
Albert Camus naquit en 1913 en Algérie. Il fut un
écrivain, philosophe, romancier, dramaturge, essayiste et nouvelliste français.
Il développa un humanisme qui se fondait sur la prise de conscience de
l’absurdité de la condition humaine. La réponse qu’il proposa à cette absurdité
était la révolte. Il reçut le Prix Nobel de littérature en 1957 et mourut trois
ans plus tard. La peste et L’étranger sont deux œuvres célèbres
qu’il écrivit.
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