lundi 21 octobre 2013

"Le grand cahier"- Agota Kristof, résumé et interprétation par Syrina G. (révisé)


L’achat du papier, du cahier et des crayons
L’école du village est fermée, donc les jumeaux veulent étudier à la maison. Pour faire différents exercices ils ont besoin de papier, d’un cahier et de crayons, mais ils n’ont pas d’argent et c’est pourquoi le monsieur de la « Librairie-Papeterie » ne veut pas leur donner ces choses. Ils lui offrent de faire quelques travaux (par exemple dans le jardin) en échange des objets ou de lui amener des œufs. Mais l’homme se sent mal à l’aise dans leur présence et à cause de leur attitude calme. Il dit qu’ils parlent « trop correctement » (p.31) et finit par leur donner les choses gratuitement en leur disant de ne pas revenir dans son magasin. Mais les jumeaux lui rappellent qu’ils vont devoir revenir pour acheter des nouveaux crayons etc.
Ce chapitre est important parce que c’est le début de l’auto-éducation des jumeaux. En même temps, le « grand cahier», selon lequel le livre est intitulé, fait son apparition.
Nos études
Tout de suite après l’achat des objets nécessaires pour leurs études, les jumeaux commencent à apprendre leurs différentes leçons. Ainsi le dictionnaire les aide à pratiquer l’orthographe (en apprenant des synonymes etc.) et ils font également des dictées avec la Bible. En outre, ils font des compositions en se donnant des sujets d’écriture. Ils lisent aussi la Bible à voix haute pour pratiquer la lecture et en apprennent des passages pour entraîner leur mémoire. En plus, ils font des calculs mentaux et des mathématiques. Ils écrivent ensuite les bonnes compositions dans le "grand cahier". Une composition est bonne à leurs yeux quand elle raconte la vérité. En tous cas, elle ne peut pas contenir des mots qui décrivent un sentiment parce que ces termes sont « très vagues » (p.33).
Ce chapitre nous montre à quel point les jumeaux veulent améliorer leur situation en se formant eux-mêmes. Il nous explique également dans quel cadre ils ont écrit les différents chapitres du « grand cahier ». Il s’agit donc d’une espèce de journal intime qu’ils ont complété au fur et à mesure en pratiquant la composition. Désormais on sait aussi pourquoi ils ont choisi un style si direct et cru : c’est parce qu’ils ne veulent pas décrire les choses avec de jolis mots. Ils veulent seulement raconter ce qui se passe véritablement (sans ajouter quoi que ce soit).

Notre voisine et sa fille
Dans ce chapitre, les jumeaux nous présentent leur voisine et sa fille. Elles habitent dans une vieille maison qui est mal entretenue et ne travaillent pas leur jardin. La mère est assise dehors pendant toute la journée et sa fille, qui passe son temps à voler et mendier en ville, la fait rentrer le soir. Mais quand elle n’est pas là, ou bien si elle l’oublie, la mère reste dehors toute la nuit. « Les gens disent que [leur] voisine est folle » (p.34), mais selon leur grand-mère elle est tout « simplement paresseuse » (p.34). Parfois la fille, que les gens appellent Bec-de-Lièvre à cause de ses lèvres, essaie de voler des choses dans le jardin des jumeaux et ils doivent la chasser. Un jour, ils la surprennent même en train de boire le lait d’une de leurs chèvres. Elle croit qu’ils la trouvent dégoûtante, mais cela n’est pas le cas. Ils voient qu’elle s’occupe de sa mère et lui offrent leur aide. Pourtant la fille ne l’accepte pas. Elle ne veut pas de leur nourriture, elle veut seulement être aimée. Elle dit que personne ne l’aime et qu’elle n’aime personne (p.36).
Les jumeaux nous parleront à plusieurs reprises de la voisine et de Bec-de-Lièvre. Ce chapitre est donc important pour nous montrer de qui ils parlent et dans quelles conditions les personnages vivent. Les dernières phrases de Bec-de-Lièvre seront importantes plus tard, car son grand désir d’être aimé sera lié à sa mort plus tard dans le livre, quand elle laisse les officiers abuser d'elle et meurt par la suite.

Exercice de mendicité
Après avoir vu Bec-de-Lièvre mendier en ville, les jumeaux veulent faire cette expérience pour « savoir quel effet ça fait et pour observer la réaction des gens. » (p.38) La plupart des officiers les ignore, mais un d'eux leur donne « une pièce de monnaie et un bout de chocolat » (p.37). Une femme s’arrête également, mais elle n’a rien à leur donner, donc elle leur caresse simplement les cheveux. Les jumeaux la remercient pour ce geste. Quelques autres femmes leur donnent de petites choses. Enfin une femme passe et offre de leur donner à manger s’ils font quelques travaux pour elle. Elle dit que les jumeaux sont « assez grands et forts » (p.38) pour travailler et qu’ils devraient avoir honte de mendier. Elle se fâche quand ils lui expliquent qu’ils mendient uniquement pour voir ce que ça fait. A la fin de la journée, ils jettent ce qu’on leur a donné. Ils emmènent seulement la caresse sur leurs cheveux de la femme pauvre.
Les jumeaux veulent apprendre tout ce qu’ils peuvent, donc également l'effet qu'ils font aux gens s’ils mendient. Ce chapitre nous montre également qu’ils ne sont pas avares, ni sur le point de mourir de faim, car ils jettent ce qu’ils ont reçu, parce qu’ils ne pensent pas qu’ils l’ont mérité. Donc, d’une certaine manière la dernière femme qui s’est arrêtée auprès d’eux avait raison. Ils n’ont peut-être pas véritablement honte de mendier, mais ils savent qu’ils n’ont pas mérité les choses qu’ils ont reçues.

Bec-de-Lièvre
Un jour les jumeaux vont pêcher et ils voient Bec-de-Lièvre qui se couche dans l’herbe. Elle ne les voit pas et elle appelle leur chien. Ils observent comment elle joue d’abord avec le chien avant d’avoir des rapports sexuels avec lui. Quand Bec-de-Lièvre se lève, elle voit les jumeaux et elle craint qu’elle ne soit plus leur copine, mais les jumeaux ne sont pas fâchés. Cela leur est égal et ils promettent de n’en parler à personne. Ensuite ils veulent savoir si sa mère est vraiment folle, mais elle explique qu’elle est simplement « sourde et aveugle » (p.40) et que cela lui arrivera probablement aussi. Par contre, elle ne croit pas qu’elle soit vraiment sourde. Elle suppose plutôt qu’elle fait « semblant de ne rien entendre » (p.40) pour ne pas devoir répondre aux questions de sa fille.
Dans ce chapitre Bec-de-Lièvre dit à nouveau que personne ne l’aime à part les animaux. Cela sera donc également lié à sa mort plus tard. En outre, c’est la première fois qu’on met en doute la maladie de sa mère.

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