vendredi 25 octobre 2013

"Le grand cahier" - Agota Kristof, résumé et interprétation par Céline H. - version corrigée


L’INTERROGATOIRE
Les deux jumeaux sont interrogés par un policier parce que la servante du curé est gravement blessée à cause d’une explosion qu’il y a eu dans la maison du curé où les garçons livrent régulièrement du bois. On les soupçonne d’avoir mis dans le bois des explosifs qu’ils ont pris à un soldat mort dans la forêt. Comme les jumeaux n’avouent rien, le policier les frappe jusqu’à ce qu’ils perdent conscience.
Ce chapitre est donc une autre preuve de la violence énorme que les garçons subissent chaque jour pendant la guerre et qui les conduit à devenir de plus en plus violents eux-mêmes. En outre cet interrogatoire montre le « succès » des exercices divers qu'ont faits les jumeaux, parce qu’ils semblent être absolument endurcis à la violence exercée contre eux.

EN PRISON
Ce chapitre décrit la situation en prison, où les garçons regagnent conscience ; la cellule, qu’ils partagent avec un vieillard, est sombre, ils sont couchés par terre et on ne veut pas leur donner à boire jusqu’à ce qu’ils avouent. Dans la nuit, l’officier étranger et l’ordonnance entrent pour libérer les jumeaux. Ils amènent les garçons à l’hôpital et emmènent le policier, qui est aussi responsable de la mort du vieillard, pour le punir. Après que les garçons sont soignés, ils sont ramenés chez leur grand-mère, qui leur demande, tout naturellement : « Vous avez avoué ? ». Elle est donc convaincue qu’ils ont voulu tuer la servante.
Beaucoup de choses dans ce chapitre ne sont pas tout à fait claires ; pourquoi est-ce que l’officier vient chercher les jumeaux en prison ? Est-ce la grand-mère qui lui a demandé d’aider les garçons ? Cette thèse semble fort possible bien qu’on ait jusque-là l’impression que la grand-mère ne serait jamais prête à faire une bonne chose pour ses petits-fils. Cependant on découvre, à la fin de ce chapitre, un nouveau côté chez elle, quand elle semble devenir la complice des jumeaux.

LE VIEUX MONSIEUR
Un vieux monsieur veut laisser une jeune fille chez Grand-Mère, parce que, après la déportation de ses parents, il l’a gardée chez soi où elle n’est plus « en sécurité ». Le fait qu’il y ait un officier étranger chez la grand-mère est discuté ; est-ce que cela augmente le danger ou bien la sécurité de la fille ? Après avoir reçu de l’argent et des bijoux précieux du monsieur, Grand-Mère est d’accord de garder la fille chez elle et de prétendre que c’est la cousine des jumeaux.
Bien que l'auteur ne mentionne jamais le nom de la guerre, la région ou bien l’origine des officiers, ce chapitre rend la situation un peu plus claire ; comme on parle de la déportation des parents, il semble être fort possible que cette famille soit juive et qu’alors la fille doive être cachée aux officiers allemands qui occupent le pays. En même temps on y apprend un peu plus sur le caractère de la grand-mère qui se laisse facilement séduire par des choses précieuses. Les traits caractéristiques des jumeaux sont confirmés vers la fin du chapitre quand on leur demande de jouer avec la fille, ce qu’ils refusent tout naturellement, et de ne jamais oublier de l’appeler « cousine ».

NOTRE COUSINE
Les garçons décident de laisser le banc dans la cuisine à la « cousine » et de dormir dans le galetas, en lui interdisent d'y monter – si elle n’obéissait pas à cette interdiction, les jumeaux lui expliquent, qu'elle mourrait. Bien qu’ils résolvent très vite ce problème-là, ils se sentent quand même souvent dérangés par la fille, qui leur pose des questions sur leurs exercices et essaie de les interrompre. En outre, la grand-mère se comporte tout à fait différemment envers la fille qu’envers les jumeaux ; elle ne la frappe pas, ne demande pas de travail d’elle et ne lui parle même pas.
On commence ici à se demander ce que la grand-mère ressent vraiment envers les jumeaux : jusque-là le lecteur, voyant le comportement extrêmement violent d’elle envers les garçons, pourrait croire qu’elle les déteste et désire se débarrasser d’eux. Mais en comparant son attitude envers eux à celle envers la fille, on a l’impression qu’elle doit quand même (au moins un peu) apprécier les jumeaux, parce qu’elle ne les ignore pas complètement. En les traitants mal, elle leur montre au moins qu’elle s’aperçoit d’eux et qu’elle remarque ce qu’ils font. La cousine qui échoue à interrompre leurs exercices ou à convaincre les jumeaux de partager le galetas est une autre preuve de l’immense volonté et de la fermeté des jumeaux, mais aussi de la peur qu’ils provoquent chez les autres.

LES BIJOUX
Les jumeaux observent la grand-mère qui est assise devant un miroir dans sa chambre, portante tous les bijoux qu’elle a reçus du vieux monsieur. Elle se regarde dans le miroir et parle avec elle-même ; elle veut à tout prix garder ces bijoux une fois la fin de la guerre arrivée, quand la fille rentrera, mais elle craint qu’elle les ne revendique. Ainsi elle décide que la « cousine » doit mourir, c’est-à-dire qu’elle l’empoisonnera. Le matin suivant, les garçons, qui ont entendu son monologue entier, lui expliquent qu’ils savent ce qu’elle veut faire et qu’ils l’ont tout écrit dans une lettre qu’ils donneront au curé pour qu’il puisse la lire dans le cas où quelque chose arrivera à eux ou à la fille.
Après avoir compris, au chapitre précédent, que la grand-mère est prête à cacher une fille en danger, si seulement on la paye assez, on voit maintenant très bien la valeur que ces bijoux ont pour elle, parce qu’elle est même prête à tuer la fille pour les garder. Ainsi il est aussi confirmé qu’elle a vraiment empoisonné son mari, bien qu’on n’en connaisse pas encore les raisons. En outre, ce chapitre montre que les jumeaux, qui ont d’abord été plutôt dominés par leur grand-mère, sont maintenant définitivement assez intelligents et rusés qu’ils arrivent sans problème à la duper.

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