mardi 19 novembre 2013

Les Quatre Cents Coups par Syrina G. (révisé)


Le film en bref
Nom du réalisateur : François Truffaut
Production : François Truffaut & Georges Charlot (directeur de production)
Année de sortie : 1959
Scénaristes : François Truffaut, Marcel Moussy

Récompenses : Cannes Film Festival 1959 (meilleur réalisateur et prix OCIC), Bodil Awards 1960 (meilleur film européen), New York Film Critics Circle Awards (meilleur film de langue étrangère), Sant Jordi Awards 1961 (meilleur directeur étranger), French Syndicate of Cinema Critics 1960 (meilleur film)
Réception publique et critique: Quand le film sortit en juin 1959, 450'000 personnes allèrent le voir. Il a été très bien reçu et, en outre, il a été nominé pour plusieurs prix et en a gagné six.



Choix de deux séquences
Première séquence
Cette scène se trouve à peu près au milieu du film. Antoine doit lire La recherche de l’absolu de Balzac pour ensuite écrire un travail lié à ce sujet. Ce passage donne l’impression que la famille peut encore se remettre de ses problèmes, sentiment qu'on a perdu totalement à la fin du film (c'est ma deuxième scène).




Deuxième séquence
Antoine parle avec sa mère qui vient le voir dans l’internat et ensuite il s’enfuit en courant (la scène est encore un peu plus longue que l’extrait montré ici, mais il continue seulement à courir jusqu’à ce qu’il atteigne la mer)
J’ai choisi cette scène, car elle est touchante et: même si la fin reste ouverte, elle dit beaucoup sur ce qui s’est passé dans la vie d’Antoine et montre sa relation avec ses parents.





Résumé et importance des séquences
Première séquence
Après le petit passage comique qui montre le cours de sport, la scène capitale commence avec Antoine qui est couché sur son lit. Il est en train de lire La recherche de l’absolu de Balzac en fumant une cigarette. On entend comme il lit le texte dans ses pensées. Il fini, fasciné de ce qu’il vient de lire, et met le texte dans une boîte accrochée au mur de sa chambre. Dans cette boîte il met également une image de Balzac. Il referme un petit rideau devant la boîte pour cacher ses possessions. Ensuite, on se retrouve à l’école, où l’enseignant ordonne aux élèves d’écrire un travail sur un « évènement grave » de leur vie personnelle. Antoine s’inspire de Balzac et écrit sur la mort de son Grand-père. Plus tard, il allume une bougie dans la boîte à la maison avant de quitter la chambre pour dîner avec ses parents. Tout à coup, ils voient de la fumée. Antoine part en courant, sachant que cela doit être la boîte qui a commencée à brûler. Ils éteignent le feu et le père se fâche contre Antoine qui essaie d’expliquer ce qu’il a voulu faire. La mère intervient en disant qu’elle comprend et en demandant au père de laisser l’enfant tranquille, car elle a un accord avec lui.
Cette scène est importante parce qu’elle montre un moment intéressant dans la relation d’Antoine avec ses parents, ainsi que dans son attitude envers l’école. Antoine est pour la première fois motivé à l’école et a du plaisir à écrire son travail. En relation avec la totalité du film, cela ne changera pourtant pas son avis sur l’école parce que l’enseignant l’accusera d’avoir triché et il ne reçoit donc aucune reconnaissance pour ses efforts. Par la suite, il ne se donnera alors plus la peine de travailler sérieusement. En outre, c’est dans cette scène qu’on comprend mieux que les rôles des parents sont changés. C’est à partir de ce moment que la mère commence à défendre son fils (surtout parce qu’elle ne veut pas qu’il raconte à son père qu'il l'a vue avec son amant) et le père, qui était moins sévère au début, crie désormais après lui. Nous verrons dans la description de la deuxième scène en quoi cela change encore une fois plus tard dans le film.

Deuxième séquence
La deuxième scène nous montre la dernière conversation entre Antoine et sa mère. Elle vient le voir à l’internat pour lui dire qu’il ne pourra plus retourner chez eux parce que les voisins parlent déjà mal de la famille. C’est donc lui qui a gâché sa dernière chance. Elle lui rappelle également que son père et elle sont un couple très proche et qu’il a fait « beaucoup de peine à [son] père ». En plus, elle indique que le père d’Antoine est en fait son beau-père et que c’est grâce à lui qu’Antoine est en vie. Elle termine son discours en disant que son père ne s’intéresse plus à son destin et qu’elle n’a pas envie de le revoir non plus. Ensuite on voit les élèves de l’internat jouer au foot dehors. Antoine semble être doué, il court plus vite que les autres et quand personne ne le regarde, il s’échappe par un trou dans la clôture. Un enseignant le poursuit, mais il ne réussit pas à l’attraper. Il se cache sous un pont et poursuit ensuite sa fuite dans une autre direction, jusqu’à ce qu’il atteigne la mer (c’est la fin, mais ce n’est plus dans la scène). Il se promène dans l’eau et retourne finalement vers la côte.
La scène est essentielle pour le film, puisqu’elle montre qu’à la fin, toute tentative de changer la situation familiale a échoué. Les parents d’Antoine ne voient pas l’importance de respecter et d’écouter leur enfant. La mère qui, auparavant, l’aidait seulement pour garder son secret, se met maintenant en position de victime qui a eu des phases très difficiles dans sa vie qui lui sont désormais rappelées à cause d’Antoine. Par ailleurs, la nouvelle école n’est pas plus compréhensive face aux problèmes du jeune garçon et la prédiction de la mère qu’il va devoir travailler dur pour gagner sa vie terrifie Antoine. C’est pour cela qu’il s’enfuit. Pourtant, il ne peut aller nulle part, ce qu’il réalise une fois qu’il atteint la mer et ne peut pas courir plus loin. Il se retourne et s’arrête, parce que son chemin n'ira pas plus loin, mais il ne veut pas non plus s'en retourner. Le film se termine donc sur cette scène importante qui nous montre premièrement que la famille avait des problèmes dès le départ: la mère avait été enceinte d’un autre homme que le père officiel, et, deuxièmement, que les adultes ne font rien pour aider l’enfant qui est complètement perdu et ne sait plus quoi faire et où aller.

Explications/ interprétations/ recherches du film dans sa totalité
Le film commence sur un ton plutôt léger. Malgré qu’on ressente de la pitié pour cet enfant qui vit dans les circonstances très difficiles d’une famille pauvre et déchirée, on peut quand même s'amuser des blagues qu’il fait à l’école et les idées qui lui viennent à la tête. Mais plus on avance dans le film, plus on comprend qu’Antoine a besoin d’aide et de soutien et pourtant ne reçoit que du mépris de la part de ses parents et de l’école. Ainsi le film devient plus sérieux et triste parce qu’on s’aperçoit que l’enfant essaie de s’améliorer, mais que personne ne le reconnaît. La fin est cependant très lourde parce qu’elle est ouverte et, en même temps, suggère qu’Antoine reste tout seul au monde. Après les rares hauts et tous les bas du film, tout se termine avec un bas définitif dont on ne voit plus le recours. C’est probablement pour cela que le film s'arrête à ce moment précis. Cela montre qu’il n’y a plus rien a raconter, parce qu’il n’y a plus rien qui reste et, tout seul, il est peu probable qu’Antoine ait une bonne vie. En outre, le film ne montre pas uniquement l’échec de la famille, mais également celui de l’institution de l’école, qui maltraite les enfants et n’est pas là pour les aider quand les élèves souffrent de problèmes familiaux.


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