mercredi 11 décembre 2013

Interview avec Edouard Barde : par Sônia K.

120 secondes: L’initiative 1:12 – la parole à un partisan


Synthèse
L’interview avec Edouard Barde fait partie de la série des interviews de 120 secondes. Sous le titre 120 secondes les deux initiateurs de l’émission invitent des personnes fictionnelles dans leur studio de radio et les interviewent par rapport aux différents thèmes actuels en Suisse. Les interviews sont souvent satiriques et les invités représentent des stéréotypes particuliers. L’interview en question porte sur l’initiative 1 : 12 de la partie socialiste suisse qui a été récemment très discutée. L’interviewé est Edouard Barde qui est un socialiste vaudois de Lausanne et qui défend une position politique extrêmement gauche. De plus il comprend l’initiative d’une manière très idéologique et fait par conséquence des comparaisons inadéquat à la thématique. L’interviewer ne comprend pas du tout les propositions de son invité.
J’ai choisi cette interview parce que je trouve la façon de traiter des sujets actuels de « 120 secondes » très créative et amusante. De plus la référence à la situation politique actuelle est intéressante ; la discussion sur l’initiative 1 : 12 était très controverse. On connait bien les arguments des socialistes, mais « 120 secondes » donne une nouvelle direction à cette argumentation et se moque d’elle en donnant des exemples extrêmes.
 

 

Typologie
L’interview montre une typologie argumentative. L’invité essaie de persuader l’intervieweur en expliquant son point de vue sur l’initiative et en donnant des exemples qui devraient clarifier les intentions de l’initiative 1 : 12. Mais de l’autre côté on apprend beaucoup de la personnalité de l’invité, cela renforce l’aspect comique de l’interview et donne de plus une typologie narrative. Aussi parce qu’on sait que les personnages sont fictionnelles.

Transcription
Extrait: 0:00 - 2:45
INT = Intervieweur
BAR = Edouard Barde


INT  on reparle de l’initiative undouze qui demande que les salaires les plus élevés versés par une entreprise suisse ne puisse être pas plus de douze fois supérieur au salaire le plus bas versé par cette même entreprise. y en recevais un opposant au texte place ce matin un partisan Edouard Barde, bonjour.

BAR  oui bonjour

INT  vous êtes membre du comité directeur du parti socialiste vaudois, ancien membre des jeunes socialistes suisses, vous avez d’ailleurs participé à l’époque à la récolte des signatures pour cette initiative.

BAR  oui absolument, absolument oui dont il est vrai que l’on observe dans ce pays des inégalités qui deviennent de plus en plus inacceptables, de plus en plus choquants et que la population supporte de moins en moins. j’entends comment pouvez-vous accepter que un bardidougane, par exemple le patron gagne du crédit suisse gagne jusqu’à mille huit cent fois plus que son employé de banque le moins rum… le moins rémunéré.  

INT                                            rémuné… mhm    

BAR  j’entends c’est inacceptable.

INT  et qu’est-ce que vous répondez à ce qui craignent pour la compétitivité de l’économie suisse en cas d’acceptation de ce texte.

BAR  oui eh bien je les réponds qu’il s’agit des épouvantais. je vais vous donner un exemple très concrète : j’étais samedi soir au… à la brasserie du du lausanne palace pour manger un hamburger avec des camarades. eh bien, tenez-vous bien, il m’a été facturé quarante-huit francs alors qu’un burger au macdo coûte deux francs cinquante. j’entends que c’est un rapport de un à vingt. vous ne trouvez pas ça choquant, un à vingt ?

INT  oh eh, c’est certainement pas la même qualité de viande, ni d’service.

BAR  mais oui, c’est égal. c’est une inég…   une inég… in… c’est une inégalité…

INT  Inégalité

BAR  euh qui est choquante pour les amateurs de hamburger e-et je puis vous garantir que si par voie législative, eh bien, il était faite interdiction à la brasserie du lausanne palace de de facturer son hamburger…

INT  oui

BAR  …d’avantage que 30 francs eh bien, euh sa compétitivité ne serait pas mise à mal propos.

INT  mh… je suis d’accord, vous savez que je ne vois pas très bien le rapport entre votre exemple et l’initiative.

BAR  eh bien, c’est pour illustrer que toute des questions de prOportion, de proportion un douze, ça va plus que undouze, ça va pas ! Prenez un autre exemple, un gros bernianand qui est facturé jusqu’à cent cinquant mille francs, mais c’est un de cent qui peut se payer des voitures pareilles.

INT                                                    ouais

BAR                                                         …sI, euh, ça fait envie aux gens, ça ça les rend jaloux…

INT                                                 ouais

BAR  euh euh ça ça les fait stréssés, ça ça les frustre !

INT                                                 ça ça ex… la frustration hein

BAR             voilà a-alors que si on limitait le prix des voitures les plus chères à douze fois le prix des voitures les moins chères qui sont de l’ordre de huit mille francs actuellement. Eh bien nonant six mille francs, ça serait bien assez pour une voiture xx ça suffit, fau-faut pas non non plus autobuser !

INT                            mais…                     non, mais euh je ne vois toujours pas le rapport, en fait.

BAR  mais le rapport c’est un à douze !

INT                                       ouais…

BAR  c’est le rapport un à douze

INT                            hmm…

BAR  un à douze ça va, plus que un à douze ça va pas

INT                                                 d’accord un douze

BAR                                                 j’entends !

 
Analyses
Analyse I : La langue de l’invité se différencie de celle de l’intervieweur  en sorte que Barde parle avec un très fort accent suisse. On peut s’imaginer qu’il n’est pas d’origine suisse romande. Son intonation ressemble à celle de l’allemand. L’invité ne parle pas si fluide comme l’intervieweur.
Analyse II : Barde fait beaucoup d’autoréparations et se corrige soi-même. Cela fait probablement partie de la mise en scène comique de l’interview.
Explications, recherches, interprétations
Barde utilise des mots incompréhensibles comme par exemple : bradidougane ou bernianand. Au cas de « bradidougane » il ne s’agit pas d’un nom de CEO de la Crédit Suisse, mais probablement d’un gros mot pour un membre du management de Crédit Suisse qui a un salaire inacceptable après Barde. Ce qui concerne « bernianand » je peux m’imaginer que ce mot décrit une marque de voiture dans le langage familier ou est utilisé dans un sens péjoratif.

 

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